Mission
Le Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel (CALACS) de l’Est du Bas-Saint-Laurent est un organisme communautaire et autonome qui a pour mission de soutenir et d’accompagner les femmes et les adolescentes de 12 ans et plus ayant vécu une ou des agressions à caractère sexuel, ainsi que leurs proches.
Dans une perspective féministe intersectionnelle, nous accompagnons les femmes, sensibilisons la population et agissons contre les violences faites aux femmes, afin de déconstruire et de transformer les structures qui les tolèrent et les perpétuent.
Nos objectifs :
- Offrir de l’accompagnement individuel et de groupe aux femmes (12 ans et plus) victimes d’agression à caractère sexuel ainsi qu’à leurs proches
- Favoriser le développement et l’autonomie des femmes quant au pouvoir de faire des choix pour le respect de leur dignité et de leur corps
- Promouvoir les intérêts des femmes dans la lutte contre les agressions à caractère sexuel
- Revendiquer les droits des victimes d’agression à caractère sexuel en posant des actions concrètes pour lutter contre cette problématique
- Prévenir, sensibiliser et informer la communauté en ce qui a trait à la problématique des agressions à caractère sexuel et les phénomènes sociaux qui s’y rattachent et qui y contribuent
- Offrir de l’accompagnement, du soutien et de la formation aux intervenant·e·s de tous les milieux en lien avec la problématique des violences sexuelles et les phénomènes sociaux qui s’y rattachent et qui y contribuent.
Le CALACS de l’Est du BSL dessert les MRC suivantes :
- Rimouski-Neigette
- La Mitis
- La Matapédia
- La Matanie
Valeurs
Justice sociale et écologique
Dans une perspective de justice sociale et de justice écologique, favoriser la transformation sociale afin de permettre l’émancipation de toutes les femmes.
Solidarité
Favoriser la contribution individuelle et collective ainsi qu’une solidarité sans frontière envers les groupes partenaires et toutes les femmes dans le but d’enrayer les violences faites aux femmes de tout âge.
Équité
Prendre en considération les différentes réalités des femmes et créer des conditions d’accès juste et équitable, aux services, aux ressources et aux conditions de reprises de pouvoir sur leur vie.
Accessibilité
S’actualiser et travailler de manière évolutive à rendre nos structures inclusives, nos services accessibles et nos pratiques adaptées à la réalité de chaque personne.
Bienveillance
Prendre soin de nous, des autres et de la vie. Reconnaître toutes les femmes dans leurs diversités, les valoriser, les visibiliser, les respecter et promouvoir le bien-être, de tous et toutes.
Sécurité
Veiller à la création d’espaces de sécurité physique et émotionnelle, de confidentialité, de confiance, de respect du rythme et des choix de chaque femme.
Historique
C’est entre 1987 et 1988 que l’histoire commence. La maison des femmes de Rimouski identifie le besoin des femmes d’être accompagnées de façon plus spécifique autour de la problématique des agressions à caractère sexuel. La maison des femmes décide alors de créer un service pour les victimes d’agressions à caractère sexuel.
Ce sont deux travailleuses, Suzanne Renaud et Hélène Laterrière qui lancent la demande d’appui. Et le 21 septembre 1988, s’officialise le « service CALACS ». Linda Bérubé est engagée comme coordonnatrice en octobre 1988. Le CALACS ouvre son premier local au département de santé communautaire de l’Hôpital de Rimouski.
Né de la volonté de répondre aux besoins des femmes de la région qui ont vécu des agressions à caractère sexuel, le CALACS met très rapidement sur pied un service d’intervention individuelle et de groupe ainsi qu’un service d’accompagnements socio-judiciaire et médical dans la région autour de Rimouski. Encore aujourd’hui, le CALACS accompagne les femmes qui ont vécu une agression à caractère sexuel mais aussi leurs proches. Depuis les commencements, les travailleuses et militantes sensibilisent la population et les instances gouvernementales aux causes et conséquences des agressions à caractère sexuel. Elles agissent pour un changement collectif face à la culture du viol. Avec le regroupement québécois des CALACS, elles n’ont jamais cessé d’agir « pour qu’un jour plus aucune femme n’ait à craindre pour sa sécurité et son intégrité ». Cela implique de revendiquer les droits des victimes et de dénoncer les situations, les gestes, les attitudes allant à l’encontre de l’intégrité des femmes.
A titre d’exemple, en Janvier 1998, à Rimouski, c’est l’affaire Graham : un entraineur de patinage plaide coupable aux accusations d’agression sexuelle d’une adolescente. Mais la sentence est légère et le CALACS doit militer pour que l’entraineur ne reprenne pas son activité auprès des jeunes. Avec cette affaire, notre CALACS en partenariat avec d’autres organismes et des citoyen.ne.s du milieu, a contribué à l’adoption d’une politique gouvernementale de prévention en matière de violence et d’agression sexuelle dans les loisirs et les sports, qui est entrée en vigueur en 2000 dans tout le Québec.
Notre société et la problématique de la violence sexuelle ont grandement évolué au cours des trente dernières années. À l’automne 2019, il est apparu indispensable pour les travailleuses et les administratrices du CALACS de revoir son fonctionnement. La vision intersectionnelle a été mise au centre de nos actions de restructuration. En 2021, le CALACS de Rimouski est devenu CALACS de L’Est du Bas-Saint-Laurent pour mieux représenter le territoire desservi. Nous avons alors changé de système de gouvernance.
Initialement, le CALACS de Rimouski avait choisi un mode de gouvernance en « Collective ». Ce type d’organisation spécifique aux milieux féministes revendique l’absence de structure hiérarchique et la non-mixité. Mais l’épuisement des travailleuses et militantes, et des difficultés de communication, de gestion RH ont amené les travailleuses et militantes, en juin 2021, à adopter un nouveau système de gouvernance, en gestion participative.
Cette nouvelle organisation permet de maintenir un leadership partagé tout en améliorant l’efficacité et le développement de projets au CALACS de l’Est du BSL. L’organigramme met les femmes et les adolescentes à partir de 12 ans au centre. Il répartit les espaces de décision tout en se dotant de deux co-responsables qui peuvent assurer la gestion des ressources humaines, l’administration et les communications avec le CA et avec le milieu. Les travailleuses peuvent ainsi se concentrer sur les trois axes : aide directe, prévention-sensibilisation et action collective. Une travailleuse et les co-responsables siègent avec des militantes sur le CA, qui est devenu le Conseil d’Accompagnement.
Dans un souci intersectionnel, le pouvoir est réparti dans toutes les strates de l'organisation via les différents comités qui permettent d’entendre la voix de chacune. Grâce à cette réorganisation et aux nouvelles embauches, les heures dévolues à l’aide directe aux femmes ont pu être multipliées par trois en 2020-2021 et nous pouvons veiller au mieux-être des travailleuses. Jeanne-Marie Rugira, consultante psychosociologue et membre active de la Fédération des Femmes du Québec, nous a accompagnées dans ces transformations majeures. Nous travaillons à créer une pratique commune qui soit féministe, évolutive, bienveillante et toujours plus inclusive.
Le CALACS de L’Est du Bas-Saint-Laurent est depuis ses débuts, membre du regroupement québécois des CALACS du Québec.