Qu’est-ce qu’une agression à caractère sexuel ?
L’agression à caractère sexuel est un acte de domination, d’humiliation, de violence et d’abus de pouvoir, principalement commis envers les femmes et les enfants. Cet acte s’inscrit comme une forme de contrôle social qui maintient les victimes dans la peur et dans des rapports de force inégaux.
Agresser sexuellement, c’est imposer des attitudes, des paroles, des gestes à connotation sexuelle sans le consentement de la personne, et ce, en utilisant le chantage, l’intimidation, la manipulation, les drogues, la menace, les privilèges, la violence physique, psychologique ou verbale.
La violence sexuelle est présente dans toutes les sphères de la société, et ce, peu importe l’âge, l’identité de genre, la culture, la classe, l’état civil, la religion ou l’orientation sexuelle. Cela peut se produire dans un endroit privé, en public ou par le biais de moyens technologiques. Une agression à caractère sexuel porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment à l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne qui en est victime.
Un enjeu social
Les agressions à caractère sexuel ont lieu dans nos sociétés où les structures sociales, politiques et économiques sont fondées sur des valeurs patriarcales et sexistes.
Les agressions à caractère sexuel ne sont pas des actes isolés, mais bien la manifestation de rapports inégalitaires entre les hommes et les femmes. La culture du viol banalise, excuse et justifie les agressions sexuelles, ou les transforment en plaisanteries et divertissements. Dans une telle culture, on finit par accuser les victimes dont la parole est remise en cause, et, par excuser les agresseurs. C’est donc un problème social.
Bien que toutes les femmes soient susceptibles de vivre une forme quelconque d’agression sexuelle au cours de leur vie, certains groupes de femmes sont plus vulnérables que d’autres. Ainsi les femmes racisées, comme les femmes des premières nations, les femmes afrodescendantes ou immigrantes, les femmes en situation de handicap physique ou intellectuel, les femmes avec des troubles de santé mentale, les femmes homosexuelles, trans- et tou.te.s les membres de la communauté LGBTQ2+, les femmes en situation de pauvreté, d’analphabétisme sont plus à risque d’être agressées. De plus, l’intersection entre le patriarcat et d’autres systèmes de discrimination et d’exclusion fait qu’elles sont moins bien soutenues par le système social et judiciaire. Ces différents contextes font en sorte de favoriser l’exploitation, les agressions à caractère sexuel et toutes formes de violences fondées sur le genre. Cela provoque des inégalités entre les femmes, cis et trans, et les personnes non-binaires et nous voulons agir contre celles-ci.
- 87% des victimes d'agression sexuelle sont de genre féminin.
- 96,8% des agresseurs sont des hommes
- 85,6% des victimes ont moins de 18 ans
- 20% des agresseurs ont moins de 18 ans
- 75% des jeunes filles autochtones ont été victimes d’agression à caractère sexuel avant d’atteindre l’âge de la majorité
- 40% des femmes ayant un handicap physique ont vécu une agression à caractère sexuel
- 4 fois plus de risque pour les femmes ayant un problème de santé mentale ou une déficience intellectuelle d’être victime d’une agression à caractère sexuel
- 3 fois plus de personnes LGBTQ2S+ ont vécu de la violence sexuelle dès l’enfance
- 81% des agressions à caractère sexuel sont commises à domicile
- 96,8% des victimes adultes connaissent l’agresseur
- 5% des crimes sexuels sont rapportés à la police
- 3 plaintes pour agressions sexuelles sur 1000 se soldent par une condamnation
Sources :
- Gouvernement du Québec, Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle, Québec, 2001.
- RQCALACS – Statiques sur les agressions à caractère sexuel (2018-2019)
- https://www.serviceconseilqc.ca/personnes-immigrees-ou-racisees (2015)
- Ministère de la Sécurité publique, Infractions sexuelles au Québec, 2014 et 2015.
- Statistique Canada, Les agressions sexuelles autodéclarées au Canada, 2014.
- Conseil LGBT, Assurer l'égalité et l'inclusion des personnes LGBT dans le plan d'action gouvernemental en matière d'agression sexuelle, 2015.
- Conseil du statut de la femme, Violence envers les femmes: une problématique toujours d'actualité. Portrait de la réalité québécoise et canadienne, 2013.
- Statistique Canada, Enquête sociale générale - victimisation, 1999, 2004, 2009 et 2014.
- Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire, Étude d'incidence québécoise sur les situations évaluées en protection de la jeunesse, 1998, 2003, 2008, 2012.
- Agence de la santé publique du Canada, Étude canadienne sur l'incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants, 1998, 2003 et 2008.