Annonce à la communauté : Plan d'action pour un CALACS plus inclusif envers les personnes non-binairesPublié le :18 octobre 2022
À l’hiver 2022, le CALACS de l’EST du BSL a entamé des réflexions et des démarches visant à devenir plus inclusif des personnes non-binaires. La première étape a consisté à créer un plan d’action grâce à l’accompagnement de l’organisme Divergenres, s’en est suivi l’étape de l’analyse de l’environnement afin de répertorier les alliées, identifier les résistances et bâtir des collaborations avec les communautés 2SLGBTQIA+. L’équipe est maintenant accompagnée par une personne issue directement de la communauté et qui connaît les enjeux spécifiques à la réalité régionale. La planification d’une démarche collaborative de consultation communautaire a été faite cet été. Le CALACS de l’EST du BSL souhaite faire preuve de transparence par rapport à cette démarche.
Les constats : lors des ateliers de prévention dans les écoles plusieurs élèves ont demandé si le CALACS offre des services aux personnes non binaires, certaines personnes qui utilisent déjà les services s’identifient comme des personnes non-binaires, certains groupes féministes ont commencé à inclure les personnes non-binaires, il existe d’importantes lacunes au niveau de l’accès à des services de soutien adaptés pour les personnes non-binaires ayant vécu une agression à caractère sexuel.
Les faits : les données scientifiques disponibles démontrent la prévalence des violences sexuelles et des taux alarmants de victimisation chez les personnes trans ou non-binaires. « Parmi les personnes de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres, les personnes trans ou non binaires forment la population la plus touchée par les violences sexuelles. Selon les études, entre 47 % et 66 % des personnes trans auraient vécu un épisode de violence sexuelle au cours de leur vie. Les personnes trans ou non-binaires racisées sont les plus à risque. »[1] Les données québécoises recueillies dans le cadre de la recherche ESSIMU (Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire) sont cohérentes avec celles des études américaines. « Les personnes trans ou non-binaires sont significativement (environ 6 fois) plus à risque de subir de la violence sexuelle en milieu universitaire que les personnes cisgenres, tant au niveau du harcèlement sexuel et des agressions sexuelles. »[2] Les témoignages de la majorité des personnes trans ou non-binaires ayant vécu des violences sexuelles rapportent une corrélation entre ces violences et leur identité de genre ou leur expression de genre.
Positionnement: le CALACS de l’EST du BSL reconnaît que les agressions à caractère sexuel touchant les personnes trans et non-binaires sont des violences genrées, ancrées dans le sexisme, la transphobie, le cisexisme et l’hétéropatriarcat. Le CALACS travaille à la mise en oeuvre d’une approche féministe intersectionnelle visant à déployer des pratiques ancrées dans une analyse complexe et plurielle de la problématique sociale des agressions à caractère sexuel. Les différentes oppressions systémiques comme le capitalisme, le racisme, le colonialisme, l’hétérocisexisme, le capacitisme, l’âgisme, les classes sociales s’entrecroisent avec le patriarcat. Dans un souci de cohérence avec ce cadre d’analyse et cette approche, le CALACS veut offrir ses services aux personnes non-binaires ayant vécu une ou plusieurs agressions à caractère sexuel.
Le but: créer un environnement plus sécuritaire pour les personnes non-binaires ayant vécu une agression à caractère sexuel. Le CALACS de l’EST du BSL reconnaît que c’est un processus continu, qui demande beaucoup de temps et qu’il y a toujours place à amélioration en matière d’inclusion.
Les objectifs :
• Créer un lien de confiance avec les personnes non-binaires qui se sentent concernées par la problématique des violences sexuelles et qui vivent dans Rimouski-Neigette, la Mitis, la Matapédia et la Matanie.
• Identifier les pratiques sécuritaires et celles qui ne le sont pas, afin de mieux répondre aux besoins des personnes non-binaires.
• Identifier les pratiques d’inclusion qui réduit les obstacles dans l’accès à nos services pour les personnes non-binaires.
• Former notre équipe à intervenir auprès de personnes non-binaires ayant vécu des agressions à caractère sexuel en approfondissant nos connaissances sur les réalités et enjeux spécifiques de cette population sur le territoire que nous desservons.
• Outiller notre équipe pour mieux accueillir, soutenir, et répondre aux besoins des personnes non-binaires.
Les prochaines étapes :
Sondage visant à orienter l’adaptation des services en fonction des besoins des personnes non-binaires.
Lien pour le sondage: https://docs.google.com/forms/
Comité consultatif visant à créer un groupe de travail et de discussion constitué de personnes non-binaires qui se sentent concernées par la problématique des violences sexuelles et qui vivent dans Rimouski-Neigette, la Mitis, la Matapédia et la Matanie. Le comité consultatif aura le mandat de réviser la vision, les valeurs et la mission du CALACS de l’EST du BSL à partir des données recueillies dans le sondage. L’ensemble de ces résultats sera partagé et voté à la prochaine Assemblée générale annuelle (AGA) en juin 2023.
Pour conclure, le CALACS invite ses partenaires et la communauté de l’est du Bas-Saint-Laurent à faire circuler cette annonce dans le but de rejoindre le plus grand nombre de personnes possible. L’équipe encourage toutes les personnes désirant s’informer ou s’impliquer en lien avec cette démarche à entrer en contact avec elle, soit par téléphone 418-725-4220, via l’adresse courriel calacsestbsl@gmail.com ou sur Messenger @calacsdelestbsl.
[1] Office for Victims of Crime (2014). Responding to Transgender Victims of Sexual Assault. https://ovc.ojp.gov/sites/g/files/xyckuh226/files/pubs/forge/about_why.html.
[2] Paquette, G., Castonguay-Khounsombath, S., Bergeron, M., Martin-Storey, A., Labonté, A. et Prévost, E. (2021). La violence sexuelle subie par les universitaires du Québec issus des minorités sexuelles et de genre et les pratiques de prévention et d’intervention. Sherbrooke : Université de Sherbrooke.